Qui êtes-vous ?

Parce que je me suis trompée d'époque, que j'aurais dû être noire et vivre à New York dans les 60... Parce que j'aurais dû être une chanteuse à la voix cassée et au passé douloureux qui a acquis la célébrité après de nombreux tumultes... Parce que j'aurais dû devenir une légende et qu'on raconte mon histoire... Plus simplement...parce que j'aime parler de la musique, la jouer, la chanter, la danser, l'écrire, la découvrir, la ressentir et la vivre. Bienvenue à vous et merci de me lire.

mardi 7 juin 2011

Les mélodies enchantées

Sincèrement, je suis confuse. Non pas que vous attendiez impatiemment de lire ma prose, j'ose imaginer que vous aviez autre chose à faire, mais bon. Je ne peux m'empêcher de culpabiliser. Probablement mon éducation judéo-chrétienne. J'espère néanmoins que votre jugement ne sera pas trop sévère et que vous me lirez, comme toujours avec indulgence.

Je n'étais pas fortement inspirée ces temps-ci.
Ce qui passe à la radio me plombe. Les clips commerciaux m'écœurent. L'album de Britney ne m'a pas transcendé. Celui de la Gaga m'a "overdosé". Même Radio Nova n'a pas dégotté de sons assez "nova" pour me sortir de ma torpeur. Je me dis finalement que la musique, c'est comme l'amour, un coup de coeur n'arrive pas tous les jours (rime bas de gamme de dépressive occasionnelle).
C'est un peu comme une période de célibat prolongée. Comme une diète forcée. Une période un peu naze, quoi. Il ne se passe rien de foncièrement mauvais mais il ne se passe rien de bien non plus. Il ne passe rien du tout en fait. Et c'est flippant.
Ceux qui ont déjà connu ce genre de passage à vide comprendront sans doute assez facilement mon sentiment. La vie semble molle, terne et grisâtre. On a envie de se sentir vivant et pour que l'ennui cesse, on provoquerait bien une bonne petite scène de ménage où notre couple frôlerait la rupture, ou une embrouille colossale avec ses meilleurs potes.

Néanmoins, au milieu du néant artistique, deux petites étoiles ont brillé. Très fort.

Une petite blondinette au timbre black, rauque et puissant. Et une jolie malienne au sourire ravageur. Deux étoiles qui portent des noms peu communs et pas évident à retenir : Selah Sue (prononcer Céla Sou) et Inna Modja.


 Selah Sue est belge et elle fait du raggamuffin, titre de son premier tube. Mais ce serait réducteur de résumer un album aussi éclectique à une sous-branche du reggae dance-hall, même si sa voix a cette tonalité. Trip-hop, funk, soul…La petite se défend bien, et sur tous les styles. Je pensais que l'habitude de ce contraste (la petite blanche qui chante comme une black) finirait par lasser, après le tsunami de ce type de chanteuses déclenché par Amy Winehouse. Que nenni. Une chevelure dorée et abondante, de grands yeux bleus, une moue de chaton ébouriffé et une voix...de dingue.
Et puis, il faut la voir en live. Prince ne s'est pas trompé en la choisissant pour faire la première partie de son concert belge. Une chance incroyable pour cette jeune artiste d'à peine 22 ans. Le genre de chose qui n'arrive qu'à une seule personne, une seule fois.
Dans la vraie vie, Selah Sue s'appelle Sanne Putseys. Je ne comprends toujours pas pourquoi elle a pris un nom de scène aussi étrange que le vrai…
Produit par le chanteur Patrice, son album est sorti le 7 mars 2011 et sature les ondes. Deux titres bombesques : This World, monstrueusement trip-hop, et Please, avec Cee-Lo Green, soul à mourir. Dans la vidéo ci-dessous, elle interprète divinement le classique Ain't no sunshine. A écouter de toute urgence pour ceux qui n'arrivent pas à se lever le matin…



Je ne regarde jamais la télé. Manque de temps et d'intérêt pour les programmes diffusés. Trop l'impression d'être encore au bureau (je travaille aux grilles de programme de magazines télé). Un soir n'est pas coutume, je tombe sur Taratata et là, impossible de zapper. Un sourire gigantesque crève l'écran, accompagné d'une voix suave et fraîche comme les premiers jours du printemps. Je savoure ce rarissime moment de volupté télévisuelle et lorsque Nagui prononce enfin le nom de la ravissante, je le répète à plusieurs reprises afin de le graver dans ma mémoire et écouter le reste au plus vite. Une heure plus tard, j'avais fini mon dîner, passer 2 coups de fil et…je ne me souvenais plus de son nom.
Le quotidien aidant, j'oubliais systématiquement de partir à sa recherche sur le web, ce qui aurait pu résoudre mon problème en deux clics. Des mois plus tard, alors qu'elle était sortie de mon esprit, je vois son nom apparaître sur un site et là, flash-back, je me rappelle que je ne me rappelais plus que c'était elle! Inna, c'est "mauvaise fille" en peul, et Modja veut dire "petite peste", surnom donné par sa maman.
Inna Bocoum, de son vrai nom, voyage depuis sa plus tendre enfance à cause des déplacements professionnels de son père. Adolescente, elle se réinstalle au Mali et a pour voisin Salif Keita. Si j'avais eu Michael Jackson comme voisin, je serai peut-etre une star moi aussi…
Bon, Inna, a tout de même la chance d'avoir du talent car je ne pense pas que Salif Keita ait produit tous ses voisins.
Sur les conseils de son pygmalion, elle intègre l'école de l'orchestre Le Super Rail Band de Bamako. Son album Everyday is a new world sort en octobre 2009 et porte bien son nom : aérien, enchanteur, guilleret. Chaque chanson est un nouveau monde où sa voix souple et mutine swingue aussi bien sur du disco, de la pop ou de la soul.
Inna Modja, petite peste, cette fois, je ne t'oublierai plus.



Trève de bla bla. La musique,  c'est quand même mieux de l'écouter. Je vous envie d'avoir la chance de découvrir ces deux pépites, si vous ne les connaissiez pas déjà. Et je les remercie de m'avoir accompagné gentiment, m'apportant un peu de douceur, comme deux petits carrés de sucre dans mon thé du matin.

Selah Sue. Le 7 mars 2011.
Inna Modja. Everyday is a new world. Octobre 2009.

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